Le gouvernement nigérien a retiré, sans justification officielle, les autorisations d'exercice des ONG ACTED et Action Pour le Bien-Être (APBE). Cette décision s’inscrit dans un contexte de surveillance accrue des activités humanitaires et de développement sur le territoire.
Le mardi 12 novembre 2024, le ministre d'État, ministre de l'Intérieur, de la Sécurité Publique et de l'Administration du Territoire au Niger a signé deux arrêtés mettant fin aux autorisations d'exercice de l'ONG française ACTED et de l'ONG locale Action Pour le Bien-Être (APBE).
Cette décision s'inscrit dans une logique de vigilance accrue vis-à-vis des ONG, le gouvernement souhaitant encadrer strictement leurs activités pour préserver les intérêts et la sécurité du pays. ACTED, présente au Niger depuis 2010, était active dans les zones vulnérables de Tillabéry, Diffa, Tahoua et Niamey. Elle a soutenu plus d’un million de bénéficiaires grâce à des projets d'urgence et de résilience. Cependant, sa réputation avait été ébranlée en 2021 lorsque le gouverneur de Diffa avait suspendu ses activités, évoquant des « connexions douteuses et subversives » et des pratiques d’« affairisme ».
L'ONG nigérienne APBE, fondée en 2009, s'est consacrée à la lutte contre la malnutrition, la protection des droits humains et le développement pastoral, jouant un rôle important auprès des populations locales. Le retrait de ses activités s'inscrit également dans cette dynamique de contrôle renforcé.
Ce double retrait d’autorisation souligne la volonté des autorités nigériennes de surveiller les interventions internationales et locales, alors que la sécurité nationale et la transparence des opérations humanitaires deviennent des préoccupations centrales.
NIGER/HUMANITAIRE -Fin d’autorisation pour deux ONG, ACTED et APBE