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SANTE - Une poignée de neurones au cœur de notre attention

Une étude révolutionnaire menée par des neuroscientifiques de l’Université de Genève (UNIGE), en collaboration avec l’ETH Zurich, dévoile les mécanismes cérébraux à l’origine de notre capacité à passer d’un état de concentration intense à une conscience globale accrue. Leurs travaux, publiés dans Nature Neuroscience, révèlent que cette transition est orchestrée par une petite région du cerveau appelée locus coeruleus (LC) et son neurotransmetteur clé, la noradrénaline.


 Le locus coeruleus : chef d’orchestre cérébral


Située au cœur du cerveau, la structure minuscule du locus coeruleus, composée d’environ 3 000 neurones chez la souris, joue un rôle déterminant dans la régulation de l’attention. Les chercheurs ont démontré que l’activité de ces neurones détermine notre capacité à nous concentrer ou à élargir notre perception de l’environnement. Ce phénomène est essentiel non seulement pour les athlètes cherchant à atteindre un état de "flow" optimal, mais également pour toute personne devant jongler entre des tâches complexes et la nécessité de rester alerte aux dangers environnants.


Une découverte basée sur des techniques de pointe


En utilisant des outils tels que l’optogénétique et la photométrie, les scientifiques ont pu manipuler et mesurer précisément l’activité des neurones du LC chez la souris. L’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) a ensuite permis d’observer l’impact de cette stimulation sur différentes régions du cerveau. Les résultats montrent que lorsque le LC fonctionne de manière «tonique », c’est-à-dire à un rythme continu, il favorise la concentration en activant des régions comme le cortex préfrontal et l’hippocampe, impliqués dans les processus de réflexion.


En revanche, un déclenchement « en rafale » du LC augmente la libération de noradrénaline, activant ainsi les fonctions sensorielles et plaçant le cerveau en état d’alerte face à l’environnement extérieur.


Vers des applications concrètes pour améliorer les performances


Cette découverte pourrait transformer l’entraînement des athlètes de haut niveau, en leur offrant des moyens de mieux maîtriser leur attention via des techniques comme le neurofeedback, qui permet de contrôler l’activité cérébrale en temps réel. Le professeur Valerio Zerbi, principal auteur de l’étude, explique que cette maîtrise du locus coeruleus pourrait constituer une clé de la performance sportive, bien au-delà des méthodes traditionnelles d’entraînement.


Avec ces avancées, l’étude ouvre également des perspectives pour mieux comprendre la cognition humaine et optimiser les capacités cérébrales, qu’il s’agisse d’améliorer la concentration ou de gérer l’état d’alerte face à des situations complexes.

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