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SANTE - Eradication du Cancer du Col de l'Utérus en Afrique : Un Appel à l'Action de Vital Voices for Africa

Le 22 juillet 2024, le Directeur Exécutif de ''Vital Voices for Africa (VVA)'', Caleb AYONG, a lancé depuis la capitale togolaise, un appel urgent aux gouvernements africains et aux partenaires de développement pour qu'ils fassent de la prévention et du contrôle du cancer du col de l'utérus, une priorité. Lors d'un événement virtuel intitulé #HerReasonForBeing, il a souligné l'énorme potentiel d'élimination de cette maladie sur le continent, tout en mettant en lumière les obstacles qui freinent le dépistage. 


Un appel à l'action 

M. AYONG a souligné que de nombreuses femmes sont réticentes à subir des examens de dépistage en raison de l'inconfort associé à l'examen de leurs organes génitaux par un professionnel de la santé, souvent de sexe masculin. Cette hésitation entraîne souvent un diagnostic tardif du cancer du col de l'utérus, ce qui réduit considérablement l'efficacité du traitement. Les professionnels de la santé insistent sur la nécessité de dépistages réguliers pour détecter la maladie à un stade précoce, où les chances de guérison sont beaucoup plus élevées.


La stratégie mondiale de l'OMS 

En août 2020, l'Assemblée mondiale de la santé a adopté une stratégie mondiale visant à éliminer le cancer du col de l'utérus, avec un objectif ambitieux : atteindre un taux d'incidence inférieur à 4 pour 100 000 femmes d'ici 2030. Pour y parvenir, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a défini trois piliers essentiels : 

 1. Vaccination : 90 % des filles doivent être entièrement vaccinées contre le papillomavirus (HPV) avant l'âge de 15 ans. 

 2. Dépistage : 70 % des femmes doivent subir un dépistage à l'aide d'un test de haute performance avant l'âge de 35 ans et à nouveau avant 45 ans. 

3. Traitement : 90 % des femmes atteintes de lésions précancéreuses doivent être traitées et 90 % des femmes atteintes de cancer invasif doivent recevoir des soins appropriés. 

 

Investir dans des solutions accessibles 

M. AYONG a insisté sur la nécessité d'investir dans des méthodes de dépistage moins intrusives et plus accessibles. Actuellement, deux méthodes de dépistage sont couramment utilisées : le frottis cervical et le test ADN-VPH. Bien que le frottis soit largement utilisé, le test ADN-VPH, qui peut être effectué par les femmes elles-mêmes, pourrait réduire la gêne associée au dépistage. 

« Il est possible d’éliminer le cancer du col de l’utérus, mais ce n’est pas une priorité pour les gouvernements africains et peut-être pour les partenaires de développement », a déclaré M. AYONG, qui a par ailleurs appelé à des efforts concertés pour rendre le dépistage plus convivial, ce qui pourrait selon lui, encourager davantage de femmes à se faire dépister. 


Un modèle à suivre : Roll Back Malaria 

Pour illustrer son point, M. AYONG a cité l'initiative « Roll Back Malaria », qui a mobilisé des ressources considérables pour sensibiliser à la prévention et au contrôle du paludisme. Il a plaidé pour un investissement similaire dans l'éradication du cancer du col de l'utérus en Afrique. 

« C’est coûteux, mais cela ne concerne que les femmes, et plus précisément les femmes d’un certain âge. Pourquoi ne pas cibler cette tranche d’âge, investir dans ces femmes et les protéger une fois pour toutes ? » s'est-il interrogé. 


Un fardeau mondial 

Le cancer du col de l'utérus représente le quatrième cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde. En 2022, environ 660 000 nouveaux cas ont été diagnostiqués, entraînant environ 350 000 décès. Les pays à revenu faible ou intermédiaire, notamment en Afrique, sont les plus touchés. En Afrique subsaharienne, les taux d'incidence et de mortalité sont alarmants, avec 34,8 nouveaux cas pour 100 000 femmes chaque année et 22,5 décès pour 100 000 femmes. 


Vers une solution durable 

Pour inverser cette tendance, il est crucial d'investir dans l'accès aux vaccins contre le HPV pour toutes les filles éligibles et de proposer des tests ADN du HPV auto-administrés aux femmes sexuellement actives. L'OMS recommande que chaque femme soit testée au moins deux fois au cours de sa vie. De plus, il est impératif de mettre en place des stratégies efficaces pour garantir un dépistage et une vaccination à grande échelle.  

L'Afrique a le potentiel d'éradiquer le cancer du col de l'utérus, mais cela nécessite une volonté politique forte et des investissements significatifs. Caleb AYONG a conclu en affirmant que si les gouvernements et les partenaires de développement font de cette lutte une priorité, l'élimination de cette maladie sur le continent est non seulement possible, mais réalisable. Le temps est venu pour l'Afrique de prendre des mesures audacieuses et déterminées pour protéger la santé de ses femmes et construire un avenir sans cancer du col de l'utérus. 

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