Le chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé mercredi 24 juillet qu'il se présenterait à sa propre réélection lors des prochaines élections fédérales, malgré des sondages défavorables et une popularité en baisse. Cette décision intervient dans un contexte de crise économique et de tensions politiques croissantes en Allemagne.
Un an avant les élections fédérales de 2021, le SPD d'Olaf Scholz était crédité d'environ 15% des voix. Cependant, le parti a progressivement remonté la pente, profitant des dissensions internes chez les conservateurs et des erreurs des Verts durant leur campagne. Finalement, le SPD a remporté l'élection de justesse avec 25,7% des suffrages, devançant les conservateurs. Une telle remontée semble aujourd'hui improbable, alors que le gouvernement tripartite de Scholz, composé du SPD, des Verts et des Libéraux, est plus impopulaire que jamais.
Le mécontentement des électeurs est palpable sur une série de questions cruciales : immigration, politique économique et environnementale. Les disputes incessantes entre les alliés de la coalition ne font qu'exacerber ce sentiment négatif général. Le gouvernement a été confronté à des crises sans précédent depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022, qui a entraîné une crise énergétique et une inflation élevée.
Les trois partis de la coalition ont subi une défaite cuisante lors des élections européennes du 9 juin, marquées par la victoire des conservateurs et une nouvelle poussée de l'extrême droite. Le SPD a même obtenu, avec 13,9% des suffrages, son plus mauvais résultat à un scrutin national depuis 1949. De plus, les sondages prédisent des résultats désastreux pour les trois partis de la coalition lors des élections régionales dans trois régions de l'ancienne RDA en septembre, où l'extrême droite continue de progresser.
Olaf Scholz, malgré ces défis, a annoncé qu'il se présenterait à sa propre réélection. "Je suis convaincu que nous sommes sur la bonne voie pour surmonter les défis actuels et construire une Allemagne plus forte et plus juste," a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Berlin. Cependant, les sondages récents montrent une baisse significative de la popularité de Scholz et de son parti, le SPD, qui ne recueille que 20% des intentions de vote, loin derrière l'Union chrétienne-démocrate (CDU) et les Verts.
La décision de Scholz de se représenter est perçue par certains analystes comme un pari risqué. "Olaf Scholz fait face à une situation difficile," commente Klaus Müller, expert en politique allemande. "Les défis économiques, la crise énergétique et les tensions sociales pèsent lourdement sur son bilan. Sa réélection est loin d'être garantie."
Malgré ces défis, Scholz a souligné les réalisations de son gouvernement, notamment en matière de politique sociale et de transition énergétique. "Nous avons pris des mesures importantes pour soutenir les familles et les entreprises, et nous avons fait des progrès significatifs dans la lutte contre le changement climatique," a-t-il déclaré.
La campagne électorale s'annonce intense, avec des enjeux majeurs pour l'avenir de l'Allemagne. Les électeurs devront choisir entre la continuité proposée par Scholz et les alternatives offertes par les autres partis politiques. Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer si Scholz parviendra à regagner la confiance des électeurs et à assurer sa réélection.
POLITIQUE/ ALLEMAGNE - Olaf Scholz défie les sondages et se lance dans la course à la réélection