Lors de la présentation le 18 juillet 2024 des orientations de son nouveau gouvernement, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a fait l'objet de vives critiques de la part de Julius Malema, chef du parti des Economic Freedom Fighters (EFF).
Un contexte politique tendu
Cyril RAMAPHOSA, président depuis 2018, a dû faire face à des défis considérables après les élections de mai, où l'ANC a enregistré des résultats décevants. La perte de la majorité absolue a contraint le président à envisager des alliances avec des partis traditionnellement opposés. Lors de son discours, RAMAPHOSA a souligné l'importance de l'unité et de la collaboration pour surmonter les défis économiques et sociaux auxquels l'Afrique du Sud est confrontée.
Les critiques de Julius Malema
MALEMA, qui cherche à s'imposer comme le principal opposant au gouvernement, a accusé RAMAPHOSA de trahison en s'alliant avec l'Alliance démocratique, un parti qu'il qualifie de "blanc" et "anti-pauvre". Connu pour ses attaques virulentes, il a notamment insinué que le président avait des liens avec l'ancien régime d'apartheid, le traitant de "collabo".
La réponse de RAMAPHOSA
Face à ces attaques personnelles, RAMAPHOSA a choisi de répondre directement à MALEMA, rappelant l'importance de se concentrer sur les débats politiques plutôt que sur les invectives. Cette passe d'armes illustre les tensions politiques au sein de l'Afrique du Sud, où RAMAPHOSA doit composer avec une opposition radicale tout en menant une coalition gouvernementale élargie.
L'impact de la coalition
La formation d'une coalition élargie avec l'Alliance démocratique, représente un changement majeur dans la politique sud-africaine. Historiquement, l'ANC a dominé le paysage politique depuis la fin de l'apartheid, mais la nécessité de s'allier avec un parti d'opposition souligne une évolution des dynamiques politiques. Cette coalition pourrait apporter des changements significatifs dans la gouvernance et les politiques publiques, mais elle est également susceptible de créer des tensions internes au sein de l'ANC.
Les enjeux économiques
L'Afrique du Sud fait face à des défis économiques majeurs, notamment un taux de chômage élevé et des inégalités persistantes. RAMAPHOSA a souligné l'importance de la coopération entre les partis pour vaincre ces problèmes et a promis de travailler sur des initiatives visant à stimuler la croissance économique. Cependant, la capacité de RAMAPHOSA à réaliser ces promesses dépendra de sa capacité à naviguer dans les tensions au sein de sa coalition et à répondre aux critiques de l'opposition.
L'avenir politique de RAMAPHOSA
Le président RAMAPHOSA est à un tournant décisif de sa carrière politique. Sa capacité à gérer les critiques de l'opposition, à maintenir l'unité au sein de sa coalition et à répondre aux défis économiques déterminera son avenir en tant que leader. Le soutien de l'ANC et de ses alliés sera crucial pour sa survie politique, surtout avec les élections générales qui approchent.
POLITIQUE/ AFRIQUE DU SUD - Cyril Ramaphosa Entre coalition gouvernementale et critiques acerbes