Ce mardi 17 septembre 2024, plusieurs figures politiques maliennes, dont l’ex-ministre de l’Économie Bouaré Fily Sissoko, sont convoquées devant la justice dans le cadre du procès sur l’achat controversé de l’avion présidentiel et des équipements militaires. Cette affaire, qui remonte à 2014, avait suscité un tollé sous l'ancien chef d'Etat, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).
L’achat de cet avion, d’un coût avoisinant les 20 milliards de FCFA, s’est fait sans aucune inscription budgétaire, à travers un montage financier jugé opaque. Le Bureau du Vérificateur général, mandaté par le FMI, a révélé des surfacturations estimées entre 29 et 38 milliards de FCFA. En parallèle, un contrat de location de l’avion signé avec une entreprise basée à Malte reste entouré de mystère, tout comme la réelle propriété de l’appareil, encore inconnue à ce jour.
Parmi les accusés, on retrouve également l’ancien ministre Mahamadou Camara, qui avait obtenu une liberté provisoire après avoir payé une caution, ainsi que d’anciens hauts gradés de l’armée et des hommes d'affaires. D’autres personnalités sont impliquées, telles que les entrepreneurs Sidy Mohamed Kagnassi, Amadou Kouma, et Nouhoum Kouma.
L'enquête a mis en lumière un autre contrat, d’un montant de 69 milliards de FCFA, passé de gré à gré pour des équipements militaires, en violation des règles de passation des marchés publics. Ce marché, attribué à Sidi Mohamed Kagnassi, proche du président IBK, a finalement été augmenté à 108 milliards de FCFA. Le ministre des Finances de l’époque, Bouaré Fily Sissoko, avait couvert ce contrat avec une garantie de 100 milliards de FCFA.
Cette affaire, symbole de la mauvaise gestion sous l’ancien régime, continue de révéler des détournements massifs de fonds publics.
JUSTICE/MALI - Affaire de l’avion présidentiel : d’anciens ministres et militaires devant la justice