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JUSTICE/COTE D'IVOIRE - La Cour pénale internationale quitte Abidjan sans aucun coupable

La Cour pénale internationale (CPI) a récemment annoncé la fermeture de son bureau en Côte d'Ivoire d'ici 2025, après treize années d'enquête sur les crimes commis lors de la guerre civile de 2002 et de la crise post-électorale de 2010-2011. Cette décision, principalement motivée par des contraintes budgétaires, intervient alors que l'enquête sur les violences reste inachevée.


La Cour pénale internationale (CPI) a mené une enquête en Côte d'Ivoire pendant treize ans, principalement axée sur les crimes commis lors de la guerre civile de 2002 et la crise post-électorale de 2010-2011. Cependant, cette investigation reste incomplète et la CPI prévoit de fermer son bureau à Abidjan d’ici 2025. Cette décision, due à des contraintes budgétaires, suscite des interrogations quant à l'issue de l'enquête, car à ce jour, aucun responsable n’a encore été condamné.


En 2019, l’ex-président Laurent Gbagbo et son ministre Charles Blé Goudé, accusés de crimes contre l’humanité, ont été acquittés, une décision confirmée en appel en 2021. Pendant ce temps, les forces pro-Ouattara, également impliquées dans les violences, n’ont pas été poursuivies, renforçant la perception d’une « justice à deux vitesses ».


Malgré la fermeture de son bureau en Côte d'Ivoire, la CPI affirme que ses recherches continueront. Elle se veut rassurante et annonce des progrès pour la seconde phase de son enquête, qui pourrait impliquer des membres des Forces nouvelles (FN) et des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), proches du président Ouattara. Du côté du gouvernement, la fermeture du bureau de la CPI est vue positivement. Abidjan y voit un signe que les institutions judiciaires ivoiriennes sont désormais solides et indépendantes. 


L’annonce du départ de la CPI après plus d'une décennie d’enquêtes infructueuses laisse ainsi de nombreuses interrogations et un sentiment d’injustice persistant chez les victimes. Si l’institution ne parvient pas à traduire en justice les responsables des violences en Côte d’Ivoire, sa crédibilité en tant qu’organisme international pourrait être sérieusement affectée. L'absence de condamnations pourrait non seulement affaiblir la confiance des victimes, mais aussi remettre en cause la légitimité de la justice internationale dans ses futures enquêtes.

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