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GEOPOLITIQUE - Conférence Panafricaine à Paris : Le Néocolonialisme au Cœur des Débats


Le 14 septembre 2024, l'Hôtel ''25 heures Terminus Nord'' à Paris, a accueilli une conférence internationale sous le thème « Panafricaine sur le Néocolonialisme : Brisons les chaînes ! ». Cet événement, d’envergure internationale, a rassemblé de nombreux intellectuels, activistes et experts engagés dans la lutte contre le néocolonialisme, un fléau toujours bien présent en Afrique. 


Une lutte qui perdure


Parmi les principaux intervenants figuraient Mireille Liliane Saki, conseillère municipale de Sevran et ambassadrice de paix, Fabrice Beaur, entrepreneur géopolitique et directeur d'Eurasian Form, Professeur Franklin Nyamsy, géopoliticien, ainsi que le professeur Mawété Makisosila, écrivain et anthropologue. Ils ont tous souligné un constat alarmant : malgré l’indépendance politique des pays africains, la domination économique et culturelle par les puissances occidentales demeure une réalité.


L'héritage de la colonisation en débat 


Mireille Liliane Saki a notamment dénoncé la « dette coloniale » imposée aux nouveaux États africains, tels que la Côte d'Ivoire, qui continuent de rembourser les infrastructures bâties durant la colonisation, souvent grâce au travail forcé de leurs ancêtres. « Une injustice historique » a-t-elle affirmé, dénonçant l’iniquité de ces dettes héritées du passé. Elle a également critiqué les accords économiques post-coloniaux qui continuent de lier les pays africains à leurs anciens colonisateurs, qualifiant ces accords de « néocoloniaux ».


Présence militaire et subordination


Passéma Endjiago, président du Comité d’Action pour la Conquête de la Démocratie en Centrafrique (CACDCA), s’est quant à lui exprimé sur la présence militaire étrangère en Afrique, dénonçant son caractère oppressif et humiliant. Il a rappelé l’indignation des Africains face à des scènes d’humiliation, telles que celle de l’ancienne Première Dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, maltraitée publiquement. « Les Africains en ont marre d'être humiliés à domicile », a-t-il déclaré. 


De son côté, Hayat Bakhti, présidente de l'Association Citoyenne Engagées, a rappelé comment les femmes algériennes avaient été instrumentalisées et humiliées durant la guerre d'Algérie. Elle a évoqué l'importance de reconnaître le rôle de l'humiliation des femmes dans le maintien de l'oppression néocoloniale.


Des solutions à portée de main ?


Le géopoliticien professeur Franklin Nyamsy a pour sa part abordé l’influence culturelle et religieuse dans la perpétuation du néocolonialisme. Il a souligné que la transformation des mentalités par le biais de la religion est une stratégie clé des anciennes puissances coloniales. 


Fabrice Beaur, ancien dirigeant du Mouvement des Comités Révolutionnaires libyens en Europe, a quant à lui mis en lumière le combat de la Russie contre l'hégémonie occidentale, qu'il perçoit comme une continuation de la lutte de la Jamahiriya libyenne contre le néocolonialisme.


L’Amérique Latine en parallèle 


Un moment fort de la conférence a été l'intervention de Pablo Arturo Nava, expert bolivien, qui a souligné l'importance de la coopération Sud-Sud. Pour lui, la lutte contre le néocolonialisme ne se limite pas à l'Afrique mais s'étend à l'Amérique Latine, où les peuples doivent aussi affronter les mêmes forces d'exploitation. Il a appelé à une solidarité mondiale pour un avenir véritablement souverain.


Un appel à l'unité 


Les participants ont conclu la conférence par un communiqué unanime, appelant à renforcer les mouvements de résistance contre le néocolonialisme sous toutes ses formes et à construire un monde où les peuples contrôlent enfin leurs ressources et leur destinée.


Cette conférence aura permis de réaffirmer que le néocolonialisme, loin d’être une question du passé, demeure un obstacle majeur à l’émancipation et au développement de l’Afrique. La lutte continue, avec des voix toujours plus unies et déterminées.

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