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AES/INTÉGRATION – Départ de la CEDEAO : Burkina Faso, Mali et Niger tournent définitivement la page

La réunion stratégique des ministres des Affaires étrangères de la Confédération des États du Sahel (AES) s'est tenue à Niamey, au Niger, le 13 décembre 2024, sous la présidence d'Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Cette rencontre a été marquée par des décisions importantes concernant l'intégration régionale et la souveraineté des États membres.


Cette réunion fait suite aux travaux préparatoires des experts de l'AES, axés sur la libre circulation des personnes et des biens. Les ministres ont exprimé leur satisfaction quant aux progrès réalisés dans l'harmonisation des documents de voyage et d'identité, une initiative essentielle pour faciliter les échanges au sein de l'AES. La mise en circulation imminente de ces documents a été présentée comme un pas décisif vers une intégration régionale ambitieuse.


Annonces Majeures


Lors de cette réunion, les ministres ont fait deux annonces clés. Premièrement, ils ont annoncé que les documents unifiés de voyage et d'identité seront bientôt disponibles, ce qui facilitera la libre circulation au sein de l'espace AES. Deuxièmement, les États membres ont confirmé leur décision irréversible de se retirer de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Cette décision répond à la nécessité d'une réponse plus efficace aux aspirations populaires et découle de divergences stratégiques avec la CEDEAO.


Perspectives et Défis


Les ministres de l'AES ont également évoqué les avancées dans la lutte contre le terrorisme, soulignant les succès notables obtenus grâce à une coordination renforcée entre les Forces de défense et de sécurité (FDS) des États membres. Ils ont réaffirmé leur détermination à éradiquer le terrorisme sous toutes ses formes. Avec ces décisions stratégiques, la Confédération des États du Sahel affirme sa volonté d'accroître son autonomie tout en posant les bases d'un modèle d'intégration régionale adapté aux réalités locales. Les ministres ont appelé à une mobilisation accrue des ressources pour réaliser ces objectifs ambitieux.


La CEDEAO ne désespère pas

Le retrait d'un État membre de la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) est encadré par des dispositions spécifiques, notamment l'article 91 du traité révisé de 1993. Bien que le Mali, le Burkina Faso et le Niger aient déclaré leur intention de quitter la CEDEAO "sans délai", ils doivent suivre les procédures juridiques établies par ces dispositions, ce qui signifie que leur retrait ne sera effectif qu'en janvier 2025, un an après leur notification

A quelques semaines de cette échéance,  le parlement de la CEDEAO a exprimé son souhait que les pays concernés — le Mali, le Burkina Faso et le Niger — reconsidèrent leur retrait. Dans une déclaration faite le 11 décembre 2024, les parlementaires ont appelé la Conférence des Chefs d'Etat de la CEDEAO à adopter une mesure extraordinaire pour proroger le délai de retrait définitif. Cette initiative vise à maintenir les discussions et négociations susceptibles d'éviter une désintégration de la communauté.

La réunion à Niamey illustre un tournant pour l'AES, avec un engagement ferme vers une intégration renforcée et une autonomie accrue vis-à-vis d'organisations régionales telles que la CEDEAO. Alors que les ministres réaffirment leur souveraineté et leur volonté d'avancer vers une coopération régionale plus solide, les appels du parlement de la CEDEAO pour un retour à la table des négociations soulignent l'importance cruciale du dialogue dans cette période délicate pour l'avenir politique et sécuritaire de la région.

La Rédaction

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